Merci, madame la Présidente

Madame la Présidente de la Confédération Helvétique, madame Karine Keller-Suter, je vous avais posé une question peut-être impertinente il y a peu, et vous y avez répondu de manière magistrale. Je dois vous en remercier, même si votre réponse m’a beaucoup étonné, voire même choqué.

Ainsi, J-D Vance incarne pour vous un libéralisme inspirant pour la Suisse ? C’est en tous cas ainsi que j’interprète votre discours relativement élogieux; et je crois ne pas être le seul dans ce cas. J’avoue que votre réaction me laisse quelque peu perplexe : une personne représentant un gouvernement qui s’illustre par des propos mensongers, méprisants et outranciers serait donc un exemple à suivre, à vous en croire ? Une personne qui se mêle de donner des leçons à une Europe certes dans le doute, et qui de son côté représente une puissance qui bafoue les règles diplomatiques les plus élémentaires avec un mépris rare vous semble donc représenter un modèle inspirant ? Le président de cet Etat que M. Vance incarne a il y a peu gracié des gens qui s’étaient rendus coupables d’une attaque en règle contre le Capitole parce qu’ils refusaient les résultats d’une élection pourtant jugée parfaitement correcte par les autorités responsables. Est-ce là le genre de libéralisme que vous entendez prôner ? La liberté d’expression doit-elle inclure le mépris, le mensonge et l’invective au plus haut niveau du pouvoir ? Le Pèze, le Fric et le Saint Bénéfice doivent-ils éradiquer la démocratie pour que l’ultra-libéralisme puisse enfin triompher ?

Je vous demandais récemment quel était votre projet pour la Suisse; j’ai ma réponse, mais permettez-moi de vous dire que la Suisse dont vous rêvez n’est pas la mienne. Je me sens de moins en moins suisse et de plus en plus citoyen du monde, de ce monde où l’argent ne constitue pas la seule valeur d’importance, où le mensonge et le mépris ne permettent pas forcément de s’emparer du pouvoir. Ce monde se retrécit, sans nul doute; mais laissez-moi au moins l’illusion qu’il en restera toujours quelque chose, même quand votre projet se sera réalisé.

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